samedi 2 janvier 2016

- (REVIEW) ''CAROL'' DE TODD HAYNES - AVEC CATE BLANCHETT & ROONEY MARA -


'' Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d'un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle.''
Et voilà, l'année cinématographique 2016 est lancée et j'ai envie de vous parler aujourd'hui de Carol. Le film a été présenté au dernier Festival de Cannes et à obtenu les récompenses suivantes : la Queer Palm et le Prix d'interprétation féminine pour Rooney Mara (en ex-aequo avec Emmanuelle Bercot pour son rôle dans ''Mon Roi'' de Maïwenn).


Le film débute et nous fait immédiatement découvrir les deux protagonistes autour d'une table. Rien de plus. Nous n'avons pas vent de leur conversation, car cette dernière est interrompue par une connaissance de Therese. Il nous faudra attendre la fin du long métrage pour savoir de quoi il s'agit.

Therese s'en va donc rejoindre des amis pour une soirée et s'installe à l'arrière d'un véhicule. Pour notre plus grand plaisir, elle commence à se remémorer sa rencontre avec Carol et leur histoire. Une histoire d'amour entre une jeune employée d'origine modeste et une quarantenaire bourgeoise prisonnière d'un mariage qui la rend malheureuse.

Todd Haynes arrive à capturer avec authenticité et simplicité cette histoire. Aidé par la superbe photographie d'Ed Bachman et les magnifiques costumes de Sandy Powell, il sublime ses actrices et arrive à faire du New York de l'époque une sorte de prison luxueuse, dans laquelle nous sommes spectateurs. Là bas tout est beau si l'on accepte de masquer ses passions. Carol avait tout pour elle, femme de la haute bourgeoisie, mariée et mère d'une petite fille, tout va basculer quand elle décide d'écouter son coeur et de commencer une relation avec Therese Belivet.

Je tiens aussi à préciser que le film ne se veut pas politique et n'est pas là pour revendiquer une cause homosexuelle. Il raconte juste une histoire, celle d'une rencontre et d'un coup de foudre. Ici rien n'est choquant ou vulgaire. C'est simple, touchant et sublime. La bande originale composée par Carter Burwell habille le long métrage à la perfection avec des morceaux rythmés et mélodieux. On ne peut que saluer le choix du casting : Cate Blanchett n'a plus rien à prouver et elle interprète ici à merveille cette femme qui en impose et qui est d'une classe, mais folle ! Rooney Mara (avec qui j'avais un peu de mal je dois l'avouer) m'a complètement bouleversé ! Elle incarne cette femme-enfant à la perfection. Son phrasé, ses mimiques, son jeu. Tout est parfait. Les seconds rôles (Kyle Chandler et Sarah Paulson) n'ont rien de mémorables dans leur prestation mais les acteurs sont justes et c'est toujours un plaisir en tant que fan de séries de voir ces eux là sur grand écran !

Ce qu'il y a de beau dans Carol c'est cette notion de regard. On dit souvent que l'on peut tout lire dans les yeux d'une personne, et dans ce film cela prend tout son sens. C'est en partie dû à la perfection des mouvements de caméra, que ce soit lors d'un échange de regard entre elles deux ou lorsque Therese prend des photos de Carol. On est toujours là, en train d'observer et de vivre le moment.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé Carol et c'est pourquoi je vous invite à aller le voir dès sa sortie le 13 Janvier prochain. On a l'impression que c'est un film d'époque tant c'est authentique et sublime. C'est le genre de long métrage qui nous montre que le cinéma c'est parfois simple. Pas besoin de super-héros, de budget exorbitants ou d'effets spéciaux à gogo ! Un scénario, un réalisateur qui sait de quoi il parle, deux putains d'actrices et une magnifique bande originale font très bien l'affaire.

Note : 9/10
Crazy Micky

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