mercredi 21 septembre 2016

- (REVIEW / CLAIRE-ISSA'S CORNER) "JUSTE LA FIN DU MONDE" DE XAVIER DOLAN - AVEC MARION COTILLARD, LEA SEYDOUX, GASPARD ULLIEL, VINCENT CASSEL ET NATHALIE BAYE -


"Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude."
J’ai beau me préparer psychologiquement, c’est toujours la même anticipation. Le moment fatidique est-il arrivé ? Le sixième film sera-t-il celui de la déception ? Quand un réalisateur aussi spécifique que Xavier DOLAN s’attaque à une œuvre préexistante, il y a toujours la crainte qu’il se laisse étouffer par le matériau de base et qu’il ne trouve pas sa place.

Peut-être que les fans de Jean-Luc Lagarce, l’auteur de la pièce, craindront le contraire ?

Quinze minutes avant le début du film je m’assois dans la salle le cœur battant. Je me raccroche aux valeurs sûres. Pour commencer, le casting sur le papier est somptueux, « la crème de la crème » comme on dit. Deuxièmement, le film a gagné Le Grand Prix à Cannes. Il n’est pas rare que ce titre soit un gage de qualité plus crédible qu’une Palme d’Or. Enfin, il a divisé la croisette. Quand on connaît l’historique du festival, c’est peut-être le signe le plus rassurant.

Les lumières s’éteignent et je perds toute dignité. J’en suis à me dire que l’affiche est magnifique et que le film devrait donc l’être tout autant.

C’est seulement au moment où la musique démarre et que son nom s’affiche sur l’écran, qu’un sourire se dessine sur mes lèvres ; je me mets enfin à respirer normalement. En partie, parce que je suis heureuse de pouvoir ENFIN découvrir le film, et parce que je me sens ridicule d’avoir osé douter ne serait-ce qu’une seconde. Car elle est là la valeur la plus sûre : Xavier Dolan.

C’est parti pour 1h35 de pures émotions : Joie, colère, frustration, peur, tristesse et la plupart du temps tout à la fois en l’espace de quelques minutes seulement. Je n’ai pas lu le texte original mais les personnages sont incontestablement « Dolanien » : hauts en couleur, à la limite du caricatural, ne savent pas se crier « je t’aime », alors « se gueulent » des insultes à la place. Des personnages qui parlent beaucoup ou bien alors peu, mais jamais pour exprimer ce qu’ils veulent réellement dire. Ce huis-clos familial est le terrain de jeu parfait pour ce groupe d’acteurs impeccablement choisi pour leurs rôles respectifs et emmenés par une Marion Cotillard sublime.

Mais le MVP incontestable et incontesté de ce ciné-jeu reste Xavier Dolan. Ce réalisateur qui sublime le « mauvais goût » et qui rend la vulgarité poétique. Il fait d’un film « verbeux », un film « sensoriel » qui raconte son histoire avec des visages, des regards, et des silences qui en disent long.

Comme toutes bonnes « fan girls » j’avais déjà préparé des excuses « oui, mais c’est une adaptation », ou « oui, mais après 5 excellents films, il a le droit d’échoué », ou bien encore « oui, mais c’est son premier film avec un casting français » (oui là, j’abuse un peu).

Quand le générique se met à défiler, je suis soulagée de pouvoir m’exclamer « Je crois que j’ai vraiment adoré ce film », (une phrase que je prononcerai souvent, à plusieurs reprises dans les semaines qui suivront et de manière inopinée). Car si le film vous atteint, il restera avec vous longtemps.

Claire-Issa pour Crazy Micky

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Merci à Monica pour la projection.

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